Léon Blum
Ce livre est la réunion de sept articles que Marianne a publiés entre le 24 juillet et le 7 septembre der-niers. Je n’ai rien changé à leur texte improvisé. Pas plus en révisant les épreuves qu’en rédigeant les articles je ne me suis reporté aux documents originaux. Si j’avais seulement entrouvert la bibliothèque dreyfusarde, ma confession aurait pris l’air ou la prétention d’une histoire. Elle aurait perdu l’entière spontanéité qui fait proba-blement son mérite. Elle aurait cessé de me satisfaire moi-même. Le besoin que j’avais éprouvé était de laisser s’épancher librement en moi, puis hors de moi, le flot de souvenirs que la mort du capitaine Dreyfus avait fait jaillir...